jeudi 15 octobre 2009

jeudi 3 septembre 2009

Journée du Patrimoine 2009.














Le programme de la visite guidée;

- Une balade sur le site archéologique pour repérer les emplacements des différents bâtiments disparus.
- La montée à l'étage du Logis des Hôtes jusqu'à la corpulente charpente.
- L'ouverture de l'armoire au squelette des Fleurot rebouteux au Val d’Ajol.
- Commentaires sur l’histoire et l’architecture.
- Nous répondrons à vos questions.

La visite sera assurée par Monique et Gilbert Villemin habitants du Prieuré d'Hérival depuis 1971.
Pour les commentaires, nous suivons de très près les textes historiques du bénédictin Dom Galli.

Il n’y a plus beaucoup de choses à voir dans cette vallée.
Seulement le Logis des Hôtes et un grand plateau vide sur lequel avant la Révolution s’érigeait une belle église gothique, un bâtiment d’habitation imposant et un cloître.
Dans ce Logis des hôtes, il y a « Le squelette » ayant appartenu à la célèbre famille des Fleurot. Il y a aussi deux pièces aux beaux plafonds à la Française, une chambre aux alcôves, c’est peu, ce n’est pas le palais abbatial de Remiremont, c’est vrai.
Il a fallu beaucoup d’imagination aux visiteurs pour apprécier la qualité du site d’Hérival puisqu’il ne reste presque rien. Mais ceux qui ont eu la capacité de se projeter au XIVè siècle ont apprécié l’esprit des moines qui souffle encore sur la naissance de la vallée de la Combeauté.

Même avec ce qui reste du prieuré, il est possible de se remémorer la grandeur du lieu et son pouvoir d’évocation.
Voici ce qu’en dit Théophile Gautier en 1860, il n’y avait déjà plus les bâtiments.
« Quel plaisir de rêver nonchalamment au milieu de ce délicieux paysage, loin des importuns, dans une solitude dont le silence n’est troublé que par les oiseux et les abeilles.
Oh quelle douce vie on mènerait au sein de cette calme retraite !
(…)Il semble que le malheur ne vous trouverait jamais dans cet asile obscur et paisible…
(…) Tout a enchanté votre regard, et vous voyez à regret le soleil disparaître derrière la montagne ; vous en voulez à la nuit d’abaisser sitôt son voile sur toutes ces merveilles. »
Il est probable que la plupart des visiteurs ont ressenti ces impressions.
Ils y reviendront pour une promenade, en solitaire cette fois, ils auront l’histoire de ces sept siècles de présence des moines en mémoire, cela les guidera.




Agrandissez cette photo elle est unique.
Elle est de Nelly et Césare.



lundi 20 avril 2009

Les jonquilles protégées d'Hérival !












La forêt/vallée d’hérival lorsqu’elle a été déboisée au XIV siècle a sans doute bien surpris les moines défricheurs quand quelques décennies plus tard…
Les jonquilles ont envahi leurs prés pendant la première quinzaine d’avril.
(J’annonce quelques décennies, mais rien n’est dit dans les textes, je pense qu’ils ont été bien surpris d’en voir autant en amont d’une vallée saônoise.)

La vallée devient jaune et verte !

Dans les années 1980, les cueilleurs de la Haute-saône furent si nombreux à faire des razzias dans nos prés que nous avons décidés d’en interdire la cueillette.
Ce ne fut pas difficultés et sans insultes.
Des centaines de personnes envahissaient les près alors que les jonquilles n’étaient pas encore jaunes.
Jamais nous n’avions vu nos près entièrement fleuris avant cette interdiction musclée.
Nous sommes très contents d’avoir pu endiguer ces vagues de cueilleurs qui étaient devenus si fourmillante avec leurs chevaux fiscaux.
Je n’ai pas connu le temps des cueilleurs d’avant les années soixante, ils arrivaient en vélo ou à pied, ceux-ci avaient bien mérité leur bouquet !

Qu’on se le dise ; nous n’interdisons à personne de photographier « nos » jonquilles et il est possible de s’installer sur les promontoires naturels pour admirer ces milliers de fleurs du printemps.













Il va falloir attendre avril 2010 pour voir les prochaines jonquilles, celles de cette année sont fanées.





à l'année prochaine!

dimanche 18 janvier 2009

Un hôte bien caché!



Vous me vexeriez si vous n'agrandissiez pas certaines images.















Chers vieux chambranles des fenêtres du Prieuré d’Hérival,
Chers ventaux du XVIIIe siècle qui se disloquent,
Chers petits carreaux de verre bullés.
Vous avez tous bien vécu !
Vous êtes en chêne pourri par le bas, vous ne maintenez plus vos carreaux, il faut vous descendre, la relève est en bois exotique laqué, c’est du double vitrage, il faut l’accepter.



J'ôte les deux ventaux avec précaution, vous êtes en piteux état.
Je vous démonte, boiseries de l’encadrement de la fenêtre, avec précaution avant d’extraire les chambranles exténués.
J’extrais délicatement vos quatre panneaux de sapin vermoulu.
Je libère ainsi la place pour le spécialiste des fenêtres neuves d’usine.
Je place précautionneusement les vieux panneaux les uns sur les autres dans la pièce encombrée.
En me redressant et en me retournant afin de, finalement, démonter les chambranles, je lève la tête et…
je vois un petit bonhomme qui tend ses petits bras vers la cour du prieuré ; sans me voir.
Il vient de voir le jour.



Il était bien caché derrière le panneau gauche de cette fenêtre à l’abri de la lumière du soleil levant.
Cette fenêtre est placée juste au-dessus du porche.
Le bonhomme est petit, il a un pied en avant, sa redingote est dessinée par transparence sur son corps.
On distingue bien la découpe du rabat de la poche des costumes de cette époque ; le col est aussi un élément du costume qui nous transporte au XVIIIe.








Bonjour Monsieur !
Vous êtes qui ?
Que faisiez-vous derrière l’un de ces quatre panneaux de bois ?
Vous y êtes depuis presque deux siècles, plaqué comme une image dans un carton à dessin fermé.
Vous êtes réalisé à la sanguine.
Par qui ?
Vous avez la chevelure nouée sur l’arrière.
Votre dessinateur semble à l’aise avec son bâton de sanguine et pourtant il est assez maladroit ; il vous a fait l’œil un peu proche du front.
Aisance à la caricature ou maladresse d’une personne qui dessine à l’occasion ?








Bons jours à l’air libre !

C’est vous aussi, Monsieur le dessinateur qui avez laissé une tête sur le porche de la porte de grange de chez Violette notre défunte voisine. Je reconnais bien votre coup de crayon, heu, de sanguine. C’est la même tête, l’œil est aussi haut placé.







Que faisiez-vous ici en 1750 ou en 1790 ?

C’est vous l’homme en redingote ou bien vous croquiez un homme planté dans cette position au milieu de la cour du Prieuré d’Hérival ?
Vous étiez là lors de la construction, j’en suis certain.
Vous saviez très bien que votre personnage dessiné sur le grès allait se faire recouvrir par ce panneau de bois.
Vous ne l’auriez pas dessiné là si vous n’aviez pas été certain qu’il allait se faire recouvrir des planches de la boiserie.
Vous l’avez voulu ainsi, ou était-ce seulement un jeu sans importance ?
Les belles pierres de grès blanc semblent avoir été votre carnet de croquis lors de vos pauses.
C’est vous aussi qui avez laissé ces bâtons de compte à la sanguine sur ces pierres ? Vous comptiez les poutres, les sacs, les lames de bois ?

Nous, nous vous laisserons voir le jour et la nuit tous les jours et toutes les nuits.

Bientôt, vous ferez partie de la famille, on vous tutoiera.

« T’es qui ? »