dimanche 10 juillet 2011

10 ème Cucaracha

Sarah...












A Hérival, samedi et dimanche après midi, six spectacles d’une demi-heure se sont fait prendre en sandwich; le soleil, la danse contemporaine, le saxo, le théâtre, le chant, la danse, et le soleil. C’était le dixième festival de la Cucaracha organisé par Charlet-Théâtre sous la férule de Gilles Maréchal et Angela Gallo.
Les spectacles se sont déchaînés dans la grande cour de l’ancien Prieuré d’Hérival tondue en grands cercles concentriques de 40 mètres de diamètre visibles du ciel.
Les spectacles ont défilé au rythme du char du soleil. C’étaient les spectateurs chapeautés qui déplaçaient eux-mêmes leur siège de demi-heure en demi-heure sur les grands arcs de cercles dans l’herbe comme sur un cadran solaire ; 15hoo, 15h3o, ect.



Premier arrêt du char de Phébus "la performance" de Damien Briançon de "la Cie l’Idiome est là". Le long fil rouge des premiers moines de l’an dernier dépasse d’une poche, un enfant le tire ; "une suite, un clin d’œil, de la danse qui étonne, dissone, déconne, des émotions, des incompréhensions."



Puis, Jean-Noël Auer aux saxophones sous le vieux cerisier, il en avait deux ! Deux saxophones, il jouait avec les deux à la fois ! "De la musique barbare, païenne, républicaine mais pas chrétienne, pas aujourd’hui en tous cas, une autre fois. Phébus permet à Phaéton de conduire son char."



Quatrième changement pour bronzer à gauche. La musique d’Emmanuel Bémer, un barbare aussi, un faux tendre par alternance pour amadouer. Des mots caustiques qui se font inverser, trancher, retourner comme on bat des cartes au poker; Anathème, ma Nana t’aime. Conquistador, ce con que j’adore, que sera ta mort… Comme les mots du "débit de lait" de Trénet, mais pas de dents de lait chez lui, des canines et des veines, chambres à air tordues sur le cou, sur les tempes, à fond la voix et la guitare.
Troisième et cinquième changements de place, la chaise sous les fesses. "Un pot pourri " présenté par les comédiens de Charlet Théâtre : une suite en deux parties de coups de théâtre alternée de chansons très coquines de Colette Renard.



Le plus gros morceau du pot, un conseil pour jeunes filles, écrit au 18ème, inconcevable aujourd’hui ! "Le mari prudent", le retour programmée de la jeune fille facile prodigue. Plus dure, une nouvelle lubrique de Bukowski et un émaillage de micros textes à l’acide nitrique. L’amour est toujours ballotté, on se sent constamment concerné, que faire de sa gêne sinon d’en fou rire.



Pour finir à 18hoo, devant le Logis des Hôtes, enfin à l’ombre ! La création « Equilibre » un couple de comédiens poissons rouges brasse un spectacle tragi-comique d’équilibristes, en s’affrontant conjugalement en termes crus avant la rupture imminente : pas si sûr ! Une émouvante performance de cirque et de littérature ! Injurier sa compagne ou son compagnon la tête en bas, c’est l’ultime détestation.
Phaéton a garé son char pour la nuit, les spectateurs se sont rendus à Remiremont au Collège Charlet, sur une vraie scène de pro.
A 21hoo. "Vita Bella". Cinq filles dansent et chantent la Tarentelle, les garçons, les hommes, n’en mènent pas large, mais ils sont là tout de même. On n’apprend pas qu’avant la pilule c’était pas facile d’être femme sans être enceinte, on nous le rappelle avec des caleçons, de la lumière, des mots et des cheveux défaits puis nattés. Séverine qui a écrit le texte ne fait que raconter la vie charnelle de sa grand-mère.



Tant pis pour ceux qui n’ont rien vu, rien entendu, rien senti !



Video Cucaracha 2011








Juin2012 11è Cucaracha.