vendredi 4 janvier 2008

Murmures disjoints























Demande d’aide.


Le toit du Prieuré d’Hérival est maintenant en bon état, il est fiable, quelques ardoises seront à changer tous les ans.



Ce toit récemment réparé mettra au sec les murs et les chambres du « Logis des Hôtes » pendant longtemps.
Ce qui n’était pas le cas avant 2006 !
Pourtant, le bâtiment n’est pas tout en fait en sécurité, deux de ses murs peuvent s’effondrer ; le mur Sud et une partie du mur Ouest.

Ce bâtiment a été construit sur un terrain en pente.


Le terrain choisi pour implanter l’ensemble du Prieuré, entre le XVe et le XVIIe siècle a été remblayé. Il a été remblayé soit avant la construction soit au fur et à mesure de la montée des murs; recouvrement des murs par la terre extraite de la pente du versant Nord.


Le mur étroit Sud, dans la pente, sans ce remblai, serait d’une hauteur de six mètres supérieure au mur étroit Nord qui monte déjà à 9 mètres à la sablière.

Depuis plusieurs siècles, le remblai s’est stabilisé, mais c’est une évidence que les trois murs les plus au Sud ont souffert d’instabilité, plus que les autres murs. La malheureuse preuve est qu’une partie d’un des murs, la moitié Sud de la façade Ouest, s’est écroulée au début du XXe siècle. Son pendant Est est, lui aussi tombé après 1946.



Un seul des trois murs construit sur le remblai est encore d’origine, c’est le mur transversal Sud de 8 mètres de large. Combien de temps tiendra-t-il encore ?
Les deux murs se sont écroulés!
Oui, mais ils ont été reconstruits quelque temps après leur chute.
L’un, le mur Est a été bien reconstruit avec de bons matériaux en 1973.
L’autre, le mur Ouest, celui de la magnifique façade historique de grès rose, dans lequel est intégré la porche de grès blanc, a été reconstruit de manière assez particulière.
Conséquemment, aujourd’hui, il est fragile!



Voici les détails de sa reconstruction inconséquente du mur Ouest.



Les pierres n’ont jamais été croisées dans la largeur du mur de 50 centimètres. C’est insensé! Donc sur toute la hauteur, aucune pierre ne maintient transversalement le mur unique de 50 cm de largeur. Il est monté dans sa largeur comme deux murs étroits séparés, l’un de l’autre, liés par seulement du sable et de la mauvaise chaux. 1- Le mur de façade est épais d’environ 30 centimètres, cela dépend de la largeur des magnifiques parallélépipèdes de parpaings de grès rose taillé.
2- le deuxième petit mur intérieur fait de pierres gréseuses aux formes moins anguleuses, plus rondes, donc moins stables ne fait pas plus de 25 centimètres de large.
Cet appareillage intérieur du mur qui devait compter sur le lit de mortier pour être bien stable sous un toit étanche a perdu progressivement sa stabilité. Ce lit de pierres a perdu ses coussinets stabilisateurs à base de chaux et de sable comme un sablier qui écoule le temps… De la chaux sans doute de mauvaise qualité ou utilisée en trop faible quantité ? Aujourd’hui ce mélange est sableux, il s’écoule lentement par les joints horizontaux et verticaux au rythme des murs du son des avions et des petits séismes que subit la région. Aujourd’hui, dans les interstices des pierres, les oiseaux peuvent nicher.
Le sable ne peut s’écouler qu’à l’intérieur de la maison, puisque les joints de la façade de grès rose ont été cimentés bien après la reconstruction du grand mur. On ne sait pas exactement quand ? Vers 1920, 1930, 1950, c’est difficile à préciser, le mortier est bien foncé, il est solide. Les joints des belles pierres de grès rose n’ont pas été soigneusement faits: ils ont plutôt été barbouillés. Les joints ont été systématiquement barbouiller de manière à éviter la pluie battante d’Est de pénétrer par le mur dans le grenier à foin.
Le sable des joints ne s’écoule qu’à l’intérieur du bâtiment, dans les greniers à foin d’avant 1970. À l’intérieur donc, les pierres se sont disjointes régulièrement. Leur lit de sable chaulé a diminué de manière irrémédiable jusqu’au jour où une grande partie du mur intérieur s’est écroulée en 1985 ; pour la deuxième fois donc ! Mais cette fois seulement vers l’intérieur.
Nous avons paré au plus pressé, en colmatant immédiatement ce trou béant; l’ensemble du mur Ouest menaçait de s’écrouler vers l’intérieur !
Vingt ans plus tard le mur intérieur rafistolé est surveillé, mais récemment, en 2006, les couvreurs charpentiers en changeant la sablière vermoulue se sont aperçus avec une certaine frayeur que le dessus du mur Sud de 9 mètres de long, le seul à ne jamais être tombé! ...Que ce mur pouvait être séparé en deux à la main dans le sens de son épaisseur, 50 cm !
Un chaînage en béton de 9 mètres aurait pu améliorer le maintien de cette partie supérieure du mur. Il aurait fallu couler du béton armé entre les deux murs montés séparément, mais le devis de 2006 ne nous permettait pas d’augmenter le prix des travaux de couverture déjà bien élevé ?
Ce sont donc les couvreurs qui nous ont rappelé à l’ordre !
Je n’avais pas oublié la faiblesse de ce mur, mais une appréhension à investir une nouvelle fois de grosses économies pour sauver le dernier mur qui menace de tomber nous fait reculer.
Nous avons fait faire le devis pour ce travail de chaînage, d’injection et de crépis pour les deux murs intérieurs sur toute leur hauteur.
Les travaux s’élèvent à 20 000 euros, c’est beaucoup. Nous demandons de l’aide, mais…
Mais, ces travaux de consolidation par injection de béton se feront par l’intérieur et ne laisseront rien de visible à l’extérieur, ce qui ne nous permettrait pas d’obtenir une aide de La Fondation du Patrimoine et du Conseil Général comme pour une partie du toit en 2006.
Pourtant,
Il faut admettre que si un immense mur intérieur,7x15m, tombe pour les différentes raisons que j’ai exposées, l’extérieur lui aussi s’effondra !



Cela arrivera si l’on ne fait pas ces crépis intérieurs.
Trois fois déjà, et à tour de rôle les murs Sud se sont écroulés.
Un seul mur reste intact a été construit par les moines au XVIIIe, c’est celui que les couvreurs ont fait bouger de leurs mains du haut de leur échafaudage.
Nous préférerions, bien sûr, investir dans les fenêtres du Prieuré qui se verraient, et pour lesquelles nous aurions sans doute une aide. Nous préférerions investir dans bien autre chose de visible pour le promeneur, pour le touriste, pour nous!


Deuxième problème important pour la solidité de l’édifice.

Que les murs soient maintenus par une injection de mortier dans les profondeurs des joints pour relier les deux murets montés séparément qui se sont vidés de leur sable chaulé est une opération indispensable à faire d’urgence, mais je pense que cela ne réglerait pas les problèmes des fondations.
Il est certain que la terre des fondations est stable aujourd’hui, mais les bases des murs ont bougé.
Et, pour maintenir le mur vertical, il manque au sol une semelle perpendiculaire. Une semelle de béton enterrée au minimum à un mètre de profondeur, dans la largeur Sud du mur du Logis des Hôtes.
La somme s’élève à 10 000 euros.
Les deux devis sont impressionnants, je pense qu’il n’y a pas besoin de trois couches de crépis sur les murs intérieurs ; une seule couche ferait baisser la somme, mais il y a les échafaudages à installer. Nous n’avons pas besoin d’un mur neuf et lisse mais seulement une consolidation ; seulement une injection de béton pour préserver le mur extérieur vu de tous, et porteur du toit... J’insiste sur ces deux points!



Bonus :Voici une photographie du début du XXe siècle sur laquelle on voit les deux fenêtres bouchées après la Révolution lorsque cette partie du Prieuré est devenu une ferme. Cette partie du bâtiment est devenue un grand grenier à foin, les cloisons ont été cassées, les fenêtres fermées, l’étage inférieur fut transformé en étable. Personne ne sait exactement ce qu’était cette partie avant la Révolution.

Monique et Gilbert Villemin, les propriétaires depuis 1971.